L’échographie intestinale dans l’évaluation de la rémission transmurale des MICI : mieux que l’endoscopie ?

Position du problème

La surveillance, par biomarqueurs, des patients atteints de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) a une efficacité limitée pour prédire le risque d'échec des biothérapies. L'évaluation endoscopique identifie les patients à risque de progression de la maladie mais peut être limitée par son coût et son acceptabilité. Cette étude a évalué le rôle de l'échographie intestinale (EI) pour prédire la persistance thérapeutique (PT) des biothérapies chez les patients atteints de MICI.

Méthode

Il s’agit d’une cohorte prospective observationnelle conduite sur un an qui compare une "surveillance étroite" aux résultats d'une cohorte historique, l'étude "Time It". Ont été inclus des patients atteints de MICI traités par biothérapie, chez qui, a été réalisée une évaluation endoscopique et échographique de la rémission. La PT était définie comme l’absence de nécessité de recourir à une escalade thérapeutique (optimisation, switch du traitement) ou une prise en charge chirurgicale.

Résultat

77 patients ont eu une EI et 69 ont eu une iléocoloscopie. -87 % des patients avec une rémission endoscopique (RE) présentaient une PT à 1 an contre 41 % des patients sans RE (p < 0,001). -78 % des patients présentant une rémission transmurale (RT) par EI avaient une PT contre 38 % des patients sans RT ( p < 0,001). -Des résultats comparables à ceux de la RE ont été retrouvés avec l'association de la RT et d'un dosage de calprotectine fécale < 250µg/g (85 % de PT contre 41 %, p = 0,002).

Conclusion

L'échographie intestinale seule ou en association au dosage de la calprotectine fécale permet une évaluation de la rémission transmurale et de la persistance thérapeutique comparable à ceux de l’endoscopie. Son faible coût et son acceptabilité en font un examen de choix dans la surveillance des patients atteints de MICI.

Oumniya ARJAFALLAH GOULET, Caen