Résection iléo-caecale laparoscopique vs Infliximab dans le traitement de l’iléite terminale sur maladie de Crohn: résultats d’une étude randomisée multicentrique ouverte. Etude LIRIC.

Position du problème

La prise en charge des patients atteints de maladie de Crohn (MC) iléo-caecale n'ayant pas répondu aux traitements conventionnels fait souvent appel aux biothérapies. La chirurgie pourrait aussi offrir d'excellents résultats à court et long terme. L'objectif était de comparer l'effet de la résection iléo-caecale laparoscopique à l’Infliximab (IFX) sur la qualité de vie des patients.

Méthode

Dans cet essai contrôlé randomisé, ouvert, multicentrique (29 centres aux Pays Bas et en Grande Bretagne), les adultes de 18 à 80 ans atteints de MC iléo-caecale (non sténosante, non fistulisante) de moins de 40 cm en échec d'un traitement de première ligne ont été randomisés (corticorésistance ou échec des immunosuppresseurs à 3 mois) . Le critère de jugement principal était la qualité de vie évaluée par l'IBDQ. L'analyse secondaire incluait une évaluation endoscopique (CDEIS, score Rutgeerts).

Résultat

Entre 2008 et 2015, 73 patients ont été randomisés dans chaque groupe. A 12 mois, l'IBDQ moyen était de 178.1 (171.1-185.0) VS 172 (164.3-179.6) dans les groupes chirurgie et IFX (p=0.25). Il a été noté 4 complications chirurgicales sévères et 2 effets secondaires graves dans le groupe IFX. La rémission endoscopique était de 84% dans le groupe IFX et 79% dans le groupe chirurgie. L'analyse économique était à la faveur de la chirurgie (-8931€ à 12 mois).

Conclusion

La résection iléo-caecale laparoscopique peut être envisagée en première intention chez les patients ayant une iléite terminale peu étendue (<40cm) non fistulisante ni sténosante en échec d'une première ligne de traitement. Il est à noter qu'à 4 ans, 26% des opérés avaient reçu des anti-TNF et 37% des patients ayant reçu l'IFX avaient été opérés.

Réda Boudiaf. Bordeaux.