Fistules anales, Crohn et cellules souches : un nouvel espoir ?

Position du problème

Un tiers des patients ayant une maladie de Crohn présenteront une fistule anale dans le cadre de leur maladie dont 50-80% sont complexes avec une récurrence d'environ 50% à 10 ans. Les objectifs sont multiples : guérir la fistule, prévenir la récurrence, préserver la continence et éviter la chirurgie lourde. Malheureusement, les options médicales et chirurgicales souffrent d'un taux d'échec et/ou de récurrence parfois élevé et/ou d'un manque de données avec un risque d'incontinence secondaire.

Méthode

Il s'agit d'une étude de phase III, randomisée, en double aveugle, contre placebo et multicentrique. 212 patients présentant une fistule ano-périnéale complexe et réfractaire aux thérapeutiques actuelles ont été inclus. Le critère de jugement principal était la rémission clinique et radiologique par évaluation IRM à 24 semaines. Une injection de cellules souches était effectuée, aux pourtours du trajet et au niveau des orifices après une période de drainage efficace par séton de 6 semaines.

Résultat

La rémission clinique était atteinte chez 51,5 et 56,3% des patients aux semaines 24 et 52 respectivement contre 35,6% et 38,6% sous placebo. Il n'existait aucune différence en terme d'effets secondaires entre cellules souches et placebo et la tolérance était excellente.

Conclusion

L'injection de cellules souches est une option thérapeutique efficace, simple d'apprentissage et sûre dans le traitement des fistules anales complexes de Crohn avec des résultats maintenus pendant l'année suivant l'injection.

Grégoire Philippe BESSI, Rennes, France.