La réparation sphinctérienne après traumatisme obstétrical : un intérêt sur le long terme ?

Position du problème

La rupture sphinctérienne représente 4 à 11% des accouchements et est donc un facteur de risque majeur d'incontinence anale. Le traitement conventionnel reste la réparation chirurgicale sphinctérienne lorsque le défect sphinctérien est confirmé mais de nouvelles techniques sont évaluées (stimulation des nerfs sacrés,...). Le but de cette étude est d'évaluer le devenir sur le long terme des patientes ayant bénéficié d'une réparation sphinctérienne après un traumatisme obstétrical.

Méthode

Une évaluation par questionnaire était effectuée pour toute patiente ayant bénéficié d'une réparation sphinctérienne, à distance de l'accouchement, entre Janvier 1990 et Décembre 2005. L'évaluation sur le devenir à long terme était effectué par un nouveau questionnaire en 2010 et 2018. Les scores d'évaluation étaient le score de Wexner et le "St Marks Score".

Résultat

370 patientes ont répondu au questionnaire en 2010 et 255 en 2018. Sur une moyenne de 18,3 années de suivi, le score moyen de Wexner était de 8,8 (+/- 4,8) et le score moyen du St Marks score était de 11,7 (+/- 5,0). 97% des patientes rapportaient une incontinence aux gaz, 75% aux selles liquides et 54% aux selles solides.

Conclusion

Les facteurs de risque d'incontinence suivant une réparation sphinctérienne sont : un âge supérieur à 50 ans lors de la réparation, une durée de ménopause supérieure à 5 ans et la réalisation de réparations itératives. Finalement, peu de patientes sont pleinement continentes après réparation sphinctérienne mais les résultats fonctionnels demeurent stables sur le long terme.

Grégoire Philippe BESSI, Rennes