Ablation des LAMS dans la nécrose pancréatique : peut-on les garder plus longtemps ?

Position du problème

Les stents d'apposition luminale (LAMS) sont devenus la pierre angulaire de la prise en charge des coulées de nécrose pancréatique compliquées. Garder le stent au-delà de 4 semaines a été rapporté comme étant prédictif d'effets indésirables comme le saignement ou l'impaction du stent. Le consensus actuel est donc le retrait du stent au delà de 4 semaines, mais les données sont rares. Néanmoins, il est parfois nécessaire de le conserver plus longtemps afin d'atteindre les objectifs cliniques. Le but de cette étude était d'évaluer la sécurité des LAMS au delà de 4 semaines.

Méthode

il s'agissait d'une étude rétrospective, multicentrique dans 2 centres Italiens, entre Janvier 2017 et Novembre 2023.

Résultat

Cent-huit patients ont été inclus, 62,3% étaient des hommes, la moyenne d'âge était de 61 ans. Les collections étaient situées au niveau du corps et la queue du pancréas pour 62,1% d'entre elles, et 37,9% dans la tête. La taille du LAMS était de 15mm ou plus dans 64,8% des cas. 73,1% des LAMS étaient retirées après 30 jours et le stent était laissé 71 jours en moyenne. Une complication a été observée chez 9/108 patient soit 8,3%, dont 7/9 saignements ; aucune impaction de LAMS. La persistance du LAMS au delà de 4 semaines n'était pas associée à un sur-risque d'effet indésirable. Une LAMS >15mm et les collections localisées dans la tête étaient associées à un sur risque d'effet indésirable.

Conclusion

Conserver le LAMS au delà de 4 semaines dans les coulées de nécrose pancréatique pourrait ne pas présenter de sur-risque d'événement indésirable. Les stents de 15 mm ou plus et les collections localisées dans la tête du pancréas pourraient présenter un sur risque de complication. Le moment opportun du retrait du stent doit être guidé par l'atteinte des objectifs cliniques, et il est parfois utile de le garder au delà de 4 semaines. Il s'agit néanmoins d'une étude rétrospective, de faible effectif qui ne remet pas en cause l'ablation du LAMS, mais suggère un retrait retardé possible.

Cyril CALAS