Embolisation des varices gastriques sous écho-endoscopie versus BRTO radiologique : premières données rétrospectives insuffisantes

Position du problème

En cas de saignement sur varices gastriques, les recommandations BAVENO VII indiquent que l'occlusion radiologique rétrograde au ballonnet (BRTO) des varices gastriques peut servir d'alternative ou de complément au TIPS, selon l'expertise disponible localement. De plus, le développement récent de l'embolisation des varices gastriques guidée par écho-endoscopie (EUS) représente une nouvelle approche potentielle pour la gestion des hémorragies digestives dues à l'hypertension portale. Les auteurs ont voulu comparer les deux techniques.

Méthode

Cette étude multicentrique rétrospective des patients avec varices gastriques (IGV1 / GOV2) en phase hémorragique ou en prophylaxie secondaire qui ont été traités soit par EUS, soit par BRTO. L'embolisation EUS consistait en l'injection de colle (cyanoacrilate) puis la pose de coil sous EUS. Les auteurs ont évalué le taux d'occlusion des varices à 4 semaines (critère principal) ainsi que le succès technique, le nombre de séances nécessaires, le taux de resaignement et les effets indésirables.

Résultat

Dans cette étude rétrospective, une population de 107 malades qui avaient principalement des shunt gastro-rénaux, 54 ont bénéficié de BRTO et 53 d'encollage sous échoendoscopie. Les taux de succès technique et d'oblitération étaient similaires entre les deux groupes (88,6% vs 86,3%), de même que le taux de resaignement (9% vs 13%). Les patients du groupe BRTO semblaient présenter plus de complications de la cirrhose dans le suivi (38.9% contre 11.3%), mais le groupe endoscopie avait significativement plus de patients CHILD A que le groupe BRTO).

Conclusion

L'embolisation endoscopique des varices gastriques semble faisable techniquement et des signaux positifs sur l'efficacité de la techniques émergent de cette étude. Cependant, la différence des groupes en termes de gravité de la cirrhose à la base et le caractère rétrospectif de l'étude limitent les conclusions sur la supériorité d'une technique ou d'une autre en termes d'effets indésirables. Ceci d'autant plus qu'il ne semble pas que le TIPS ait été utilisé dans la prise en charge de ces patients. Dommage...

Antoine Debourdeau, Nîmes-Montpellier