Quelle stratégie de drainage biliaire chez les patients avec une double obstruction maligne ?

Position du problème

L'obstruction biliaire combinée (BO) et l'obstruction gastrique distale (OGD) représentent un défi clinique complexe. Des études rétrospectives antérieures ont montré un risque plus élevé de survie sans dysfonctionnement (SSD) avec la cholédochoduodénostomie guidée par EUS (EUS-CDS) par rapport à l'hépaticogastrostomie guidée par EUS (EUS-HGS) dans ce contexte, mais aucune preuve prospective n'est disponible à ce jour.

Méthode

Entre 2021 et 2023, les patients présentant une double obstruction ont été inclus s'ils ont subi une gastroentérostomie guidée par EUS pour l'OGD et soit une EUS-CDS soit une EUS-HGS pour l'obstruction biliaire, selon la préférence du praticien. La surveillance prospective a débuté dès que ces deux procédures étaient réalisées et a été répétée tous les 30 jours. L'efficacité et la sécurité ont été évaluées, en utilisant les dysfonctionnements biliaires comme critère principal et la survie sans dysfonctionnement selon l'estimation de Kaplan-Meier.

Résultat

Dans cette étude monocentrique, 20 patients ayant subi une EUS-GEA ont été inclus, 7 EUS-CDS et 13 EUS6HGS. Les groupes étaient comparables et 75% des patients présentaient un cancer du pancréas et 50% une maladie d'emblée métastatique. Le succès technique était de 100% pour les deux méthodes EUS-CDS et EUS-HGS. Bien que le succès clinique soit similaire entre les deux groupes, le groupe EUS-CDS a montré un taux plus élevé d'événements indésirables post-procédure et de dysfonctionnements biliaires au cours du suivi. De plus, la survie sans dysfonctionnement était significativement plus courte dans le groupe EUS-CDS.

Conclusion

Il s'agit de la première étude prospective, sous réserve du nombre limité de patients, portant sur des patients présentant une double obstruction maligne traitée par EUS-GEA. Les patients bénéficiant d'un drainage biliaire par EUS-CDS versus EUS-HGS ont une réduction de la survie sans dysfonctionnement de la prothèse, avec un taux plus élevé d'événements indésirables post-procédure (sepsis, le nouveau drainage et la pancréatite)

Arthur FALQUE, Marseille