Cancers oesogastriques ; même avec l’immuno on n’est pas prêt d’abandonner la chimio…

Position du problème

L'association chimiothérapie-immunothérapie est devenue le standard de soins pour le traitement de première ligne des patients atteints d'adénocarcinomes (ADK) gastriques et de la jonction oesogastrique (JOG), au prix d'effets indésirables (EI) considérables. Pour réduire la toxicité, il est nécessaire d'évaluer si une chimiothérapie d'induction de courte durée suivie d'une immunothérapie en traitement alterné est aussi efficace, tout en étant mieux tolérée.

Méthode

C'est un essai de phase II à 4 bras, dont deux bras (A1/A2) sont présentés ici. Les patients ont été randomisés 1:2 entre Folfox + Nivolumab / 2semaines + Ipilimumb/6semaines (F+N+I) administrés en parallèle (bras A1) ou 3 cycles de mFOLFOX en induction, suivis de N + I (traitement séquentiel, bras A2). Le critère d'évaluation principal était la survie sans progression à 6 mois (SSP), les critères d'évaluation secondaires étaient la SG, la SSP, le taux de réponse objectif et les EI.

Résultat

90 patients ont été randomisés (30 A1 - 60 A2). Les groupes étaient comparables, avec 51% de JOG et 41% PD-L1 CPS≥1, disponible chez 74% des pts. Le suivi médian était de 7,3 mois, le nombre de cycles médian administrés 11 cycles (A1) vs 7 cycles (A2). La SSP à 6 mois était de 57% (A1) vs 28% (A2) (p 0.012) avec une SSP médiane de 8,4 vs 4,0 mois, respectivement (p=.006). La SG médiane n'a pas atteinte (A1) et est de 9,1 mois (A2). Des EI de grade ≥3 ont été observés chez 93% des patients (A1) et 73% (A2), des EI graves chez 70% (A1) et 62% (A2).

Conclusion

Cette étude négative ne nous permet pas d'envisager un traitement séquentiel, puisque la SSP avec F+N+I en parallèle était double que dans le bras séquentiel, bien qu'associée à une toxicité plus importante. Cette étude avait cependant un faible nombre de patients, avec seulement 40% de tumeurs PDL1+. De plus, dans le bras A2, seulement 6 cycles de chimiothérapie étaient administrés avant l'introduction de l'immunothérapie en entretien.

Clémence Descourvieres et Anna Pellat