L’immunothérapie dans le CCR métastatique MSIh/dMMR : toujours ! Et dès que possible

Position du problème

Chez les patients avec cancer colorectal métastatique(CCRm) MSI/dMMR, seule une étude randomisée a montré la supériorité d'un checkpoint inhibiteur anti PD-1 vs le traitement standard de chimiothérapie +/- thérapie ciblée en première ligne. L'étude SAMCO-PRODIGE 54 avait pour but d'évaluer l'efficacité et la tolérance d'un anticorps monoclonal anti PD-L1 vs le traitement standard en deuxième ligne chez des patients avec CCRm MSI/dMMR.

Méthode

Il s'agissait d'une étude de phase II ouverte, comparative, française, randomisant 1:1 des patients avec CCRm MSIh/dMMR ayant reçu une seule ligne de traitement de chimiothérapie +/- thérapie ciblée, entre deux bras: avelumab (10 mg/kg /2semaines) vs traitement standard au choix de l'investigateur. Le critère de jugement principal était la survie sans progression en ITT. Le taux de contrôle de la maladie, le taux de réponse objective, et la toxicité étaient des critères secondaires.

Résultat

132 patients ont été inclus dans l'étude, dont 122 analysés (61 dans chaque bras). Les populations étaient équilibrées entre les deux bras. Après un temps de suivi médian de 33.3 mois, le bras avelumab était supérieur au bras chimiothérapie +/- thérapie ciblée pour la survie sans progression (p=0.025) ; 70% des patients échappant à l'avelumab à 1 an. La tolérance était meilleure avec l'avelumab avec 31,7% vs 53,1% de toxicité de grade ≥3. Les taux de réponse objective et de contrôle de la maladie étaient de 29,5% et 70,5% pour l'avelumab vs 26.3% et 77,3% pour le bras chimiothérapie standard.

Conclusion

L'étude est positive avec une meilleure survie sans progression dans le bras avelumab vs traitement standard en deuxième ligne du CCRm MSIh/dMMR. L'immunothérapie a donc une place en deuxième ligne. Cependant, les réponses objectives étant meilleures chez les patients traités par immunothérapie en première ligne, il est préférable de l'introduire dès que possible. Il reste à comprendre les mécanismes de résistance primaire à l'immunothérapie dans cette population.

Anna Pellat et Clémence Descourvières