L’immunothérapie se NICHE en nouveau standard néoadjuvant du cancer du colon MSI !

Position du problème

La survie sans maladie des patients avec cancer du colon (CC) MSIh/dMMR de stade III est similaire à celle des pMMR, avec un risque de récidive à 3 ans de 40% pour les stades III à haut risque (T4 et/ou N2). L'étude NICHE-1 a été la première étude d'immunothérapie néoadjuvante à montrer 100% de réponse pathologique dans le CC dMMR, alors que la chimiothérapie classique néoadjuvante ne permet d'obtenir une réponse pathologique que chez 5-7% des patients.

Méthode

NICHE 2 est une étude non randomisée multicentrique évaluant chez des patients avec CC MSIh/dMMR non métastatique (cT3 +/- N+) l'immunothérapie par 1 cycle d'ipilimumab (1mg/kg) et 2 de nivolumab (3mg/kg) avant chirurgie précoce (≤6 semaines). Il y avait 2 objectifs primaires: une survie sans maladie à 3 ans > 93% et la tolérance. Les objectifs secondaires étaient la réponse pathologique majeure (RPM) et complète (RPC), définies comme une tumeur résiduelle viable ≤10% (RPM), et 0% (RPC).

Résultat

112 patients ont été traités, dont 89% de patients avec tumeurs de stade III clinique: 77% de stade III à haut risque (64% de T4). L'étude est positive pour ses 2 objectifs principaux. Après un suivi médian de 13,1 mois : aucun des patients n'a présenté de récidive. Des effets indésirables de grade 3-4 ont été observés chez 3 (3%) patients et 3 patients ont eu un retard de chirurgie. Il y avait un délai médian de 5 semaines entre la première dose et la chirurgie. Une réponse pathologique a été observée chez 106/107 (99%) des patients, avec 95% de RPM et 67% de RPC.

Conclusion

L'étude NICHE-2 confirme la faisabilité, la tolérance et l'efficacité de l'immunothérapie (nivolumab + ipilimumab) néoadjuvante sur les réponses pathologiques, dans les CC localisés dMMR, avec un taux de réponse pathologique majeure de 95%, dont 67% de réponse pathologique complète. Bien que l'évaluation de la maladie résiduelle dans le colon reste difficile, l'immunothérapie néoadjuvante devrait devenir un nouveau standard dans la prise en charge des patients avec CC localisé MSIh/dMMR.

Clémence Descourvieres et Anna Pellat