Carcinome épidermoïde du canal anal métastatique : la première marche du podium pour POD1UM-303

Position du problème

L’incidence du carcinome epidermoide du canal anal (CECA) augmente ces dernières années, avec une rechute fréquente de mauvais pronostic, et un traitement de référence qui n'a pas changé depuis le début des années 1980. L'association CARBOPLATINE-PACLITAXEL a fait ses preuves dans le traitement de 1ère ligne de la récidive locale inopérable ou du CECA métastatique, malgré une OS et une PFS qui restent courtes. L'étude de phase 3 POD1UM-303 a pour but d'évaluer l'ajout du RETIFANLIMAB , un anti PD 1, à la chimiothérapie standard dans le traitement du CECA localement avancé ou métastatique.

Méthode

Les patients inclus étaient atteints d'un CECA localement récidivant ou métastatique, non traité antérieurement par CT (sauf RTCT ≥ 6 mois). Ils étaient randomisés entre le bras Retifanlimab (500mg IV toutes les 4 semaines pendant 1 an) + Carboplatine-Paclitaxel (6 mois) et le bras Placebo (12 mois) + Carboplatine-Paclitaxel (6 mois) avec possibilité de cross over vers le bras Retifanlimab. Le critère de jugement principal était la survie sans progression ; les critères de jugement secondaire étaient la survie globale, le taux de réponse objective, la durée de réponse et la tolérance.

Résultat

376 patients ont été inclus ; 308 ont été randomisés, 154 dans chaque bras, avec 69 cross over dans le bras placebo. Une majorité de patients était métastatique, et >90% avec un taux d'expression de PD-L1≥1. Il existe une différence significative de PFS en faveur du Retifanlimab (9.3 mois vs 7.4 mois), de même que pour l'OS (29.2 mois vs 23 mois). Dans le bras placebo, le cross over par immunothérapie seule n'améliore pas la survie globale. Les taux de réponse objective et de réponse complète étaient meilleurs dans le bras Retifanlimab (respectivement 56% vs 44% et 22% vs 14%), avec une tolérance acceptable (plus d'EI immunologiques dans le bras Retifanlimab).

Conclusion

Cette étude de phase 3 montre une amélioration significative en survie sans progression, en survie globale, en taux de réponse objective et durée de réponse avec le schéma CARBOPLATINE-PACLITAXEL + RETIFANLIMAB par rapport à la chimiothérapie seule. L'association CARBOPLATINE-PACLITAXEL + RETIFANLIMAB peut être considéré comme un nouveau standard de 1ère ligne dans le traitement du CECA métastatique ou récidivant.

Léa ALFONSI, Marseille