SPACE-FLOT : l’intérêt (ou non) du FLOT post-op pour les adénocarcinomes gastriques non métastatiques

Position du problème

La chimiothérapie par FLOT péri opératoire est le traitement de référence des adénocarcinomes gastriques et de la jonction œsogastrique (JOG) localement avancés. Cependant, de nombreux patients ne sont pas en mesure de tolérer la totalité du traitement, notamment en post-opératoire. L'hypothèse ayant guidé cette étude SPACE-FLOT est que l'évaluation de la réponse histologique après FLOT préopératoire pourrait prédire le bénéfice de réaliser ou non un FLOT post-opératoire.

Méthode

SPACE-FLOT est une étude rétrospective internationale incluant des patients de 12 pays différents, atteints d'adénocarcinome gastrique ou de la JOG non métastatique traités par FLOT néoadjuvant puis opérés.Ils ont été répartis en 3 groupes selon la réponse histologique : minime (RPm), partielle (RPp) et complète (RPC). Dans chaque groupe, il a été comparé les patients n'ayant pas reçu de traitement adjuvant versus ceux ayant reçu un FLOT post-opératoire. Le critère de jugement principal était la survie sans récidive (DFS) ; le critère de jugement secondaire était la survie globale (OS).

Résultat

1887 patients ont été inclus: 459 en RPm (59% FLOT adjuvant vs 41% surveillance), 1207 en RPp (70% FLOT adjuvant vs 30% surveillance), 221 en RPC (62% FLOT adjuvant vs 38% surveillance). Dans le grp FLOT : âge médian 61.6ans ; 66.9% ECOG0 ; 89.8% FLOT préop complet. Dans le grp sans adjuvant : âge médian 65.6ans ; 60.4% ECOG0 ; 69.1% FLOT préop complet. Pour les patients en RPp il existait une différence significative de DFS (HR 0.73 ; IC95% 0.58-0.92) et d'OS (HR 0.63 ; IC95% 0.50-0.79) en faveur du FLOT post-op. Pour les patients en RPm il n'existait pas de différence significative de DFS (HR 1.21 ; IC95% 0.89-1.64) et d'OS, de même que pour ceux en RPC (DFS HR 0.79 avec IC95% 0.35-1.79).

Conclusion

SPACE-FLOT nous fournit des arguments concrets pour la prise de décision concernant le traitement par FLOT adjuvant dans les adénocarcinomes gastriques et de la jonction œsogastrique localement avancés, en fonction de la réponse histologique après FLOT néoadjuvant. Selon les données recueillies dans plusieurs pays, les résultats de cette étude soutiennent que la réalisation d'un FLOT post-opératoire n'a de bénéfice en DFS et OS que pour les patients en RP partielle, et donc que l'on pourrait discuter de ne pas réaliser de FLOT adjuvant chez les patients en RP minime ou complète.

Léa ALFONSI, Marseille