Dissection sous muqueuse de tumeurs de l’œsophage irradié, efficacité et profil de sécurité ?

JFHOD 2017

Position du problème

Il n’est pas exclu qu’une tumeur se développe à partir d’un tissu irradié. L’arsenal thérapeutique est parfois restreint notamment dans l’œsophage supérieur. La dissection sous muqueuse pour les tumeurs superficielles peut être une solution. Mais qu’en est-il sur des tissus fusionnés et fibrosés par la radiothérapie ? Les avantages semblent être une morbidité plus faible, une diminution de l’inconfort du patient et une diminution de la durée d’hospitalisation avec une efficacité carcinologique.

Méthode

Analyse rétrospective de 14 patients (âge moyen 66,5 ans) traités par DSM sur œsophage irradié dans deux centres experts français, entre 2009 et 2016. Ils ont bénéficié d’une irradiation pour un précédant cancer : ORL, Œsophage, sein. La résécabilité de la lésion a été évaluée par endoscopie avec chromoendoscopie virtuelle et/ou par échoendoscopie. Réalisation par technique Tunnel + Clip, avec le DualKnife après soulèvement par Glycérol. Le contrôle endoscopique était prévu à 3 mois.

Résultat

Succès chez 13/14 (92.9%) patients. Diamètre moyen : 3,95cm, surface moyenne : 16,9 cm2. Durée opératoire moyenne : 85,8 min. Vitesse moyenne : 18,1 mm2/min. Pas de perforation. Durée d’hospitalisation moyenne : 2 jours. 7/13 des résections ne sont pas curatives : 2 lésions CE m3, un CE sm1 et 2 CE sm2 et 2 ADK sm3. Cancer sur la marge dans 2 cas, dysplasie dans 3 cas. A 3 mois, 5 patients ont développé des sténoses, zéros récidive néoplasique locale et aucun décès.

Conclusion

La DSM de l’œsophage sur des zones irradiées est possible avec un bon taux de réussite et une sécurité satisfaisante. Elle est techniquement plus compliquée du fait d’une fibrose intense. Le taux de curabilité semble être moindre par rapport aux patients radio naïfs.

Clothilde Miaglia, Lyon