Existe t-il un moyen de prédire la réponse aux anti TNF alpha dans les MICI grâce au progrès de la génétique?

JFHOD 2017

Position du problème

Les anti TNF alpha ont d'excellents résultats pour la rémission de la maladie de Crohn mais le taux de non réponse primaire, secondaire ou d'intolérance du traitement n'est pas négligeable (20% d'arrêt du traitement à un an pour l'une de ces raisons) et la recherche de facteurs prédictifs de ces échecs est un enjeu actuel. L'objectif de ce travail est d'évaluer le caractère prédictif des gènes de susceptibilité principaux au cours de la maladie de Crohn.

Méthode

745 patients atteints de maladie de Crohn ont été inclus de façon prospective entre juin 2013 et décembre 2015 et génotypés pour les variants principaux de NOD2, ATG16L et CARD9. Était recueilli la réponse au traitement à 6 et 24 mois ( rémission clinique, CDAI <150, et absence de chirurgie), la perte de réponse (reprise de l'activité de la maladie) et les effets secondaires conduisant à l'arrêt du traitement.

Résultat

322 patients ont recu de l'IFX, 90 de l'ADA et 203 les deux. Le génotype homozygote à risque pour CARD9 était associé à une mauvaise réponse aux anti TNF alpha. Trois niveaux de risque de mauvaise réponse à l'ADA ont pu être définis en fonction du génotype CARD9 et ATG16L1 avec un taux de patients sous ADA à 5 ans évoluant de manière significative selon les niveaux de risque. Le génotype est un prédicteur indépendant de la durée de maintien du traitement (HR 1,86).

Conclusion

Dans ce travail, il est mis en évidence une différence significative dans le maintien de la réponse à l'ADA selon des facteurs de risques génétiques associés aux gènes CARD9 ET ATG16L1. Le progrès des connaissances en matière de géntoypage de certains gènes et de leur influence sur le taux de réponse attendu pourrait à l'avenir aidait le praticien dans le choix d'une stratégie thérapeutique personnalisée.

Mélanie Rémondière, Montpellier