Résultats des résections endoscopiques basses chez les patients cirrhotiques
Position du problème
La chirurgie abdominale est une procédure risquée chez les patients cirrhotiques, avec une morbidité (notamment infection et décompensation de cirrhose) et une mortalité importantes. Il est serait intéressant de disposer d'une méthode de traitement des néoplasies digestives superficielles moins invasives dans cette population particulière. Il n’existe cependant pas de données de grande ampleur de la sécurité des résections endoscopiques basses chez les patients cirrhotiques.
Méthode
Etude rétrospective ayant recueilli les données de tous les patients de l'hôpital Edouard Herriot avec un diagnostic de cirrhose ayant eu une résection endoscopique basse (iléon et colon) par dissection sous muqueuse ou mucosectomie entre 2009 et 2016. Les caractéristiques démographiques, de la cirrhose, de la résection endoscopique et les données de suivi ont été retrouvées sur dossier.
Résultat
191 résections (107 patients) ont été inclues. Le taux de saignement était de 2.6% (5 saignements). Aucune décompensation de cirrhose ni infection post résection n'a été observée. Les facteurs de risque de saignement significatifs étaient la prise de traitement anti-agrégant (80% vs 16.1%) et le score de MELD (14.6 vs 10.2). Il y avait une tendance également pour l'altération de la fonction rénale (non significative). Les 5 saignements ont eu lieu chez des patients Child A.
Conclusion
Les résections endoscopiques sont faisables sans risque accru de complication chez les patients cirrhotiques, et devraient leur être proposées en première intention pour le traitement des lésions néoplasiques superficielles iléo-coliques, comme en population générale. Il faut cependant porter une attention particulière notamment à la prise de traitement anti-agrégant et envisager l'évaluation de l'intérêt des mesures de prévention du saignement chez ces patients fragiles.
Martin Fabritius, Lyon