Attention à la surprescription des IPP en gériatrie

Position du problème

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPPs) sont très largement prescrits en France, notamment chez les sujets âgés, souvent polymédiqués. Ils peuvent être également responsables d’interactions médicamenteuses à l’origine d’effets secondaires non négligeables. L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques de prescriptions d’IPPs chez des patients âgés en court/moyen (CSG) et long séjours gériatriques (LSG).

Méthode

Etude prospective observationnelle de pratique réalisée entre juillet et octobre 2017 dans 27 établissements de court/moyen et long séjours gériatriques. Les données suivantes étaient collectées : indication, posologie, durée de prescription, confrontées aux recommandations de l’HAS sur la prescription des IPPs.

Résultat

Etude portant sur 595 patients en CSG et 492 en LSG. L’âge était > à 80 ans pour 70 et 84% des patients. Il y avait plus de 7 lignes de traitement chez 83% des patients de CSG et 74% de LSG, dont 83 et 86% avaient au moins 1 antiagrégant plaquettaire. Les IPP étaient non indiqués ou prescrits pour une raison inconnue chez 72% (CSG) et 66% des patients (LSG). La durée et la posologie étaient conformes aux recommandations HAS dans 61% des cas en CSG et seulement 30% en LSG.

Conclusion

Les IPP sont trop prescrits, dans un contexte de polymédication chez les sujets âgés. Il faut donc sensibiliser les médecins sur les règles de bonne prescription de l’HAS: par exemple, l’association d’un IPP, à partir de 65 ans, en l'absence d'antécédent d'ulcère gastro-duodénal, n'est justifié que si la dose d’aspirine dépasse 300 mg/j! https://www.has-sante.fr/portail/jcms/r_1439925/fr/les-inhibiteurs-de-la-pompe-a-protons-chez-l-adulte

Estelle BECAM, Poitiers