CCRm : facteurs prédictifs de progression rapide sous chimiothérapie d’induction et de bénéfice d’un intervalle libre de chimiothérapie

Position du problème

En première ligne du cancer colorectal métastatique (CCRm), l’identification de facteurs prédictifs de bénéfice d'un intervalle libre de chimiothérapie (ILC) prolongé et d'une progression rapide ou sous chimiothérapie d'induction (CI) est importante pour établir la meilleure stratégie thérapeutique. Cette étude a analysé les données de PRODIGE 9 pour déterminer ces facteurs prédictifs.

Méthode

Dans l'étude PRODIGE 9 les patients étaient randomisés pour recevoir 12 cures de FOLFIRI + bévacizumab, puis un ILC avec ou sans bévacizumab en monothérapie, puis reprise à progression du FOLFIRI + bévacizumab. L'étude n'avait pas identifié de différence de survie entre les 2 groupes. Les facteurs prédictifs d’une progression pendant la CI et ceux associés à une durée courte de l'ILC (précoce (5 mois)) ont été recherchés.

Résultat

Sur 488 patients analysés, 17% progressaient pendant la CI. Une hyperleucocytose>10 x10^9/L (OR=1,98, p=0,04) et l’absence de décroissance de l’ACE >50% à 2 mois (OR=3,61, p=0,01) étaient associés en multivarié à une progression pendant la CI. Un ILC<3 mois était observé dans 37% des cas. Étaient associés à un ILC <3 mois en multivarié le sexe masculin (OR=1,75, p=0,08) et l’absence de réponse objective après 2 mois de CI (OR=1,89, p=0,07) et en univarié la mutation BRAF V600E (OR=6,1, p=0,006).

Conclusion

Une hyperleucocytose >10 x10^9/L avant le début de la CI et l’absence de décroissance de l’ACE >50% à 2 mois sont associés à une progression pendant la CI et devraient inciter à une intensification précoce de la chimiothérapie. Le sexe masculin, l’absence de réponse objective après 2 mois de CI et la présence d’une mutation BRAF sont associés à un ILC de moins de 3 mois et devraient inciter à une chimiothérapie d'entretien.

Lola-Jade PALMIERI, Paris