CHIP vs cytoréduction dans la carcinose péritonéale d’origine colorectale

Position du problème

La carcinose péritonéale même isolée est grevée d'un mauvais pronostic en comparaison aux métastases d'autres sites. Les études réalisées au cours des 10 dernières années ont montré que l'association d'une cytoréduction maximale associée à une chimio-hyperthermie per opératoire chez des malades selectionnés améliorait grandement la survie, néanmoins cela n'a jamais été comparé à la cytoreduction seule.

Méthode

Etude de phase III multicentrique dont l'objectif principal est d'évaluer la survie globale des patients atteints de carcinose péritonéale d'origine colo-rectale avec un score PCI<25, traités par 6 mois de chirurgie systémique puis cytoréduction tumorale associée ou non à une CHIP à l'oxaliplatine. Les objectifs secondaires étaient la survie sans récidive et la toxicité.

Résultat

265 patients ont été inclus dans 17 centres français. Il n'y a pas de différence significative de survie globale entre les 2 groupes (qui par ailleurs est prolongée: 41 mois), ni de survie sans récidive (11 vs 13 mois dans le groupe CHIP). L'analyse en sous groupe des patients ayant un score PCI intermédiaire (11-15) montre que ces patients pourraient bénéficier de la CHIP (32 vs 41 mois de survie globale, p=0,02). La morbidité globale était légèrement supérieure dans le bras CHIP.

Conclusion

La CHIP n'apporte pas de bénéfice en survie par rapport à la cytoréduction tumorale et semble grevée d'une morbidité plus importante. Le gain en survie globale après cytoréduction macroscopiquement complète est majeur, ainsi tout patient présentant une carcinose péritonéale d'origine colo-rectale devrait être évalué pour résécabilité, dans un centre de référence.

JAILLAIS Anaïs, Tours