Eduquer pour mieux switcher

Position du problème

Le CT-P13, premier biosimilaire de l'infliximab (IFX), a un profil d'efficacité et de tolérance comparable à l'IFX princeps, pour un coût moindre. Toutefois, le switch de l'IFX princeps au biosimilaire n'est pas toujours accepté par les patients. Le but de ce travail était d'évaluer l'intérêt de l'éducation thérapeutique dans l'acceptation du switch en cas de patient MICI en rémission clinique depuis au moins 6 mois et en traitement de maintenance par IFX princeps.

Méthode

Dans cette étude prospective monocentrique, ouverte et comparative, tous les patients MICI traités par IFX princeps entre juin 2017 et juin 2018 se voyaient proposer un questionnaire pour évaluer leur connaissance des biosimilaires et l'acceptation du traitement. Les patients avaient le choix d'accepter ou non le switch, avec ou sans entretien d'éducation thérapeutique (ETP). Le critère de jugement principal était le pourcentage de patients ayant accepté le switch après une séance d'ETP.

Résultat

Sur 86 patients (51 hommes, 35 femmes), le switch a été initialement refusé par 47 % d'entre eux. Parmi ceux-ci, 78 % ont accepté de participer à une séance d'ETP et 68 % d'entre eux ont finalement accepté le switch. Il n'y avait pas de différence significative aux semaines 0, 8 et 16 pour le score de Mayo, le score de Harvey Bradshaw, la CRP, la calprotectine fécale et le TRI. Aucun patient n'a présenté d'immunisation après le switch. A S16, 93 % des patients étaient favorables au switch.

Conclusion

L'interchangeabilité entre l'IFX princeps et le biosimilaire est possible mais pas toujours acceptée par les patients. Ce travail montre que l'éducation thérapeutique joue un rôle primordial dans l'acceptation du switch par un biosimilaire.

Catherine DONG, Bicêtre