L’adénocarcinome pancréatique au féminin

Position du problème

L’incidence de l’adénocarcinome pancréatique (AP) ne cesse de croitre (+248% depuis les années 1980). Les facteurs de risque actuellement connus ne permettent pas d’expliquer une telle augmentation. L'objectif de l’étude était d’identifier de nouveaux facteurs de risque d’AP.

Méthode

Etude prospective basée sur les données de la cohorte française E3N qui suit depuis 1990, 98 995 femmes par auto-questionnaires tous les 2-3 ans. Les paramètres étudiés sont le mode de vie, le régime alimentaire, les paramètres morphologiques, hormonales, et la survenue de cancers.

Résultat

Trois cent trente-quatre femmes ont développé un AP après leur inclusion dans la cohorte. Le tabagisme (tabagisme actif (RR: 1,69 (1,22-2,33)), tabagisme passif dans l’enfance (RR : 1,61(1,21-2,13)), un syndrome métabolique, un antécédent familial de cancer (RR : 1,36 [1,06; 1,74]) et les groupes sanguins A (RR : 1,36 [1,07-1,75]) et AB (RR : 1,70 [1,01-2,88)) étaient associés à un sur-risque d’AP, contrairement à l'exposition hormonale, l’activité physique, et le régime méditerranéen.

Conclusion

L’étude de la cohorte E3N a permis de confirmer les facteurs de risque connus de l’AP. De plus, le tabagisme actif, passif dans l’enfance et à l’âge adulte et les groupes sanguins A et AB semblent associés à un sur-risque statistiquement significatif d’AP. Les mécanismes d’action et l’éventuelle interaction de ces facteurs restent à étudier.

Widad LAHLOU