Maladie de Crohn en France : description et facteurs associés à l’hétérogénéité spatiale

Position du problème

La variation géographique significative de l'incidence des cas de maladies de Crohn (MC) suggère le rôle de facteurs environnementaux dans sa pathogenèse. Les buts de ce travail étaient d'étudier la distribution spatiale des cas de MC en France à partir de la base PMSI, d'étudier les facteurs associés à l'hétérogénéité spatiale et d'identifier des clusters de sur-prévalence.

Méthode

Les patients avec un code diagnostique MC ont été recherchés dans la base PMSI entre 2007 et 2014. Une unité spatiale à échelle fine a été utilisée. Une régression écologique a mesuré l'association entre le risque de MC et les caractéristiques des unités spatiales, telles que l'accès au centre de référence le plus proche, l'urbanisation et la ruralité, le niveau socio-économique, la latitude et la distance aux activités industrielles polluantes. Les clusters de sur-prévalence ont été identifiés.

Résultat

Un total de 129 089 patients avec MC ont été identifiés. Une hétérogénéité spatiale majeure a été retrouvée (p < 0,0001). La régression écologique a mis en évidence une association significative entre le risque de MC et le niveau socio-économique le plus faible et l'urbanisation. L'analyse spatiale a détecté 16 clusters.

Conclusion

La répartition géographique française de la MC n'est pas uniformément distribuée. On ne peut parler de gradient Nord-Sud devant l'absence de lien linéaire. Seize clusters à sur-risque de MC ont été identifiés. Les populations les plus pauvres et les zones industrialisés étaient associés à un plus grand risque de développer une MC.

Catherine DONG, Bicêtre