Médicaments et grêle court

Position du problème

Le syndrome de grêle court (SGC) est une pathologie rare entraînant une malabsorption. Ainsi plusieurs mécanismes diminuent l'efficacité des médicaments : diminution de la surface d'absorption, saturation des récepteurs digestifs, augmentation du mécanisme d'efflux par la glycoprotéine-P, et augmentation de la métabolisation intestinale des médicaments. L'ensemble de ces mécanismes implique donc une adaptation des prescriptions médicamenteuses chez les patients atteints d'un SGC.

Méthode

Les auteurs ont réalisé ici une revue exhaustive de la littérature afin de proposer une synthèse des modifications pharmacodynamiques et des recommandations d'utilisation pour les médicaments prescrits au cours d'un SGC. Des données ont pu être retrouvées pour 49 médicaments : du système digestif (26,5%), anti-hypertenseurs (16,3%), vitaminiques (14,3%), antalgiques (14,3%), antithrombotiques / antihémorragiques (12,2%), et hormonaux (8,2%).

Résultat

Afin d'améliorer l'absorption, préférer les formes solubilisées ou orodispersibles, et éviter les formes LP ou les gélules. Faire attention aux médicaments/excipients hyperosmolaires qui peuvent induire une diarrhée. En cas de diarrhée importante, préférer une forme solide sans enrobage afin d'améliorer l'absorption. En alternative à la forme orale, les formes buccale, trans-dermique, sublinguale, nasale et rectale peuvent être utilisées. Réserver la forme parentérale en dernier recours.

Conclusion

L'étude propose ici un tableau résumant les adaptations pharmacologiques nécessaires chez les patients porteurs d'un SGC. Il semble qu'une coordination entre l'équipe médicale et pharmaceutique soit donc nécessaire dans la gestion des prescriptions médicamenteuses chez les patients atteints d'un SGC, afin d'optimiser l'efficacité et la tolérance des traitements reçus.

Thomas COURONNE (Lyon)