Reconnaissance des tumeurs neuroendocrines du rectum: on doit progresser

Position du problème

Les petites tumeurs neuroendocrines (TNE) du rectum sont de bons candidats à la résection endoscopique, à condition que celle-ci soit faite en marges saines (R0) et que le risque d'évolution métastatique soit faible. L'objectif de cette étude multicentrique française était d'évaluer l'efficacité de la prise en charge endoscopique des TNE du rectum de moins de 2 cm.

Méthode

Tous les patients atteints d'au moins une TNE du rectum non métastatique, de moins de 2 cm au moment du diagnostic, depuis janvier 2000 ont été inclus dans 16 hôpitaux français. Les données cliniques, endoscopiques et histologiques ont été recueillies rétrospectivement. Les techniques endoscopiques avancées correspondaient à l'aspiration, la ligature ou la dissection sous muqueuse.

Résultat

329 patients (345 TNE rectales) ont été inclus. 330 (96%) TNE ont été prise en charge par endoscopie, dont 43 suivie d'une chirurgie transanale. Le taux final de R0 endoscopique était de 39% (134/345). Le taux de R0 était de 24% à l'issue de la 1ère endoscopie, et était significativement associé à la technique utilisée (90% techniques avancées, 40% mucosectomie, 17% polypectomie). Le caractère neuroendocrine de la tumeur n'était suspecté sur l'aspect endoscopique dans seulement 18% des cas.

Conclusion

Les TNE du rectum ne sont pas encore assez reconnues par les gastroentérologues, et de ce fait une résection de qualité n'est que rarement réalisée en première intention. Les taux de résection R0 sont améliorées par l'utilisation des techniques de mucosectomie avancées ou de la dissection sous muqueuse, indépendamment des caractéristiques intrinsèques de la tumeur et du patient.

Julie Ristorto, Gap