Actualités sur les données de mortalité et de transplantation hépatique dans les formes sévères de cholangite biliaire primitive

Position du problème

L’utilisation de l’acide ursodesoxycholique a amélioré le pronostic des patients atteints de cholangite biliaire primitive (CBP). Cependant depuis 10 ans, le taux de transplantation hépatique (TH) en Europe pour CBP reste stable à 6-8%. L’objectif de cette étude était de décrire les données de mortalité et d'activité de TH en France dans cette indication précise.

Méthode

Les données ont été recueillies à partir du registre de décès de l’INSERM CépiDC entre 2000 et 2016 et du registre CRISTAL de l’agence de biomédecine entre 2008 et 2018.

Résultat

Entre 2000 et 2016, 1058 patients sont décédés de CBP (12% < 65 ans et 80% avant d’atteindre l’espérance de vie moyenne). Entre 2008 et 2018, 342 patients ont été inscrits sur liste de TH pour CBP et 261 transplantés (89% de femmes, âge moyen 55 ans, MELD moyen 26,7). Les facteurs de risque de sortie de liste étaient un CHC, une indication de re-TH, une infection du liquide d’ascite et le MELD. La survie sans perte du greffon était de 79% à 1 an et de 69% à 5 ans. En multivariée, l’antécédent de thrombose porte et de chirurgie sus-mésocolique étaient prédictifs de décès ou de perte du greffon.

Conclusion

Les décès liés à la CBP sont prématurés dans 12% des cas. À 1 et 5 ans, la survie sans perte de greffon était de 79% et de 69% ce qui est plus faible que les données de survie globale estimée respectivement à 93,2% et 88,5 % par l’agence de biomédecine. Les taux de mortalité et de TH pour CBP sont stables depuis 10 ans, ce qui suggère que les traitements ralentissent seulement l’histoire naturelle conduisant à des formes sévères de la maladie plus tardives.

Louise LEBEDEL, Caen