Cholangite sclérosante primitive et récidive post-transplantation : Attention aux MICI et aux stéroïdes !

Position du problème

Devant l'absence de traitement efficace dans la cholangite sclérosante primitive (CSP), le recours à une transplantation hépatique (TH) est fréquent. La survie post-TH est supérieure à 70% dans la littérature. La crainte reste la récidive de la CSP sur le greffon avec un impact majeur sur la survie. Les facteurs associés à celle-ci restent mal connus. Le but de cette étude était de décrire l’incidence de récidive de CSP et d’identifier les facteurs de risque de récidive (FDRr).

Méthode

Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective multicentrique comprenant l'ensemble des patients adultes transplantés pour CSP entre 1985 et 2019, dans l’ensemble des centres de transplantation hépatique Français. Les patients présentant un syndrome de chevauchement étaient également inclus.

Résultat

Sur les 440 patients suivis, 23,6% ont présenté une récidive de CSP (délai médian de 61,5 mois). Les FDRr étaient un âge < 30 ans (p=0,001), une MICI à l’inscription (p=0,006), < 3 traitements immunosuppresseurs dans la première année (p=0,004) et un traitement d’entretien par stéroïdes (p<0.001). Le MELD à l’inscription, le type d’anastomose biliaire et le traitement par acide ursodésoxycholique n’étaient pas significativement associés à la récidive. En multivariée, les FDRr étaient un traitement d’entretien par stéroïdes (HR=1,79) et la présence d’une MICI à l’inscription (HR=1,55).

Conclusion

La récidive de CSP post-TH est fréquente. Il faut être très vigilant chez les patients présentant une MICI à l’inscription et chez ceux avec un traitement d’entretien par stéroïdes devant une récidive de CSP significativement plus importante en post-transplantation. L'acide ursodésoxycholique en post-TH ne réduit pas le risque de récidive.

Louise LEBEDEL, Caen