Crohn ano-périnéal : La vraie vie des cellules souches
Position du problème
L’arrivée des cellules souches allogéniques d’origine adipocytaire pour le traitement des fistules anales complexes de la maladie de Crohn a fait couler beaucoup d’encre tellement la technique apparaît révolutionnaire et séduisante. On ne dispose cependant que de très peu de données de vraie vie.
Méthode
Cette étude bicentrique portait sur 46 patients en échec d’un traitement associant un drainage (moyenne de 4 gestes chirurgicaux antérieurs) et une biothérapie. Les fistules étaient globalement anciennes (moyenne de 7 ans) et inflammatoires, toutes hautes, chez des patients non actif ou légèrement actif sur le plan luminal. Les symptômes, les fermetures cliniques d'orifices externes et les données IRM ont été évalués. Le suivi moyen était de 10 +/- 5 mois.
Résultat
Le traitement des fistules par cellules souches permettait d’obtenir une réponse complète (définie par la fermeture de tous les orifices externes sans douleur ni écoulement) chez 50% des patients. Les données IRM étaient également satisfaisantes avec des réponses radiologiques partielles (diminution de la complexité, de la longueur, du diamètre et/ou du caractère inflammatoire) et complètes (séquelles fibreuses sans inflammation) respectivement de 88 et 39%.
Conclusion
Même avec des critères d'inclusion plus larges, ces données de vraie vie confirment les résultats d’ADMIRE, validant l’indication de l’injection de cellules souches adipocytaires en traitement de fistules anales réfractaires de la maladie de Crohn.
Perrine MORTREUX, Lille