Le signe de rétraction musculaire, mauvais signe ?
Position du problème
Le signe de rétraction musculaire (SRM), décrit en 2015, est une attraction de la couchee musculaire, souvent présente sous une lésion protrusive ou sous un macronodule. 2 séries rétrospectives ont déjà montré des taux moindres de résection R0, de résection monobloc, et des taux plus élevés d'échec de résection associés à ce signe.
Méthode
Une étude monocentrique prospective a été menée de 2017 à 2021, incluant des lésions colorectales réséquées par dissection sous-muqueuse, majoritairement avec traction par clips/élastique. Ont été inclues des LST-G avec macronodule et des lésions protrusives, de minimum 20 mm de grand axe. L’objectif principal était d’évaluer le taux de chirurgie secondaire nécessaire en cas de SRM et de comparer les localisations rectales et coliques.
Résultat
387 lésions ont été évaluées, dont 13% (51/387) avec SRM. Le taux de résection curative était significativement diminué en cas de SRM (42 vs 80%, p < 0,0001), avec un taux de chirurgie secondaire augmenté, un taux de résection monobloc diminué, un taux de résection R0 diminué. Il existe une tendance non significative à une augmentation du taux de perforation en cas de SRM. Il n'y avait pas de différence significative pour le taux de saignement secondaire.
Conclusion
Le SRM est un signe fréquent en cas de macronodule. Il a été prouvé que le SRM un facteur de risque d’échec de résection curative avec un recours augmenté à une chirurgie secondaire. Il paraît donc raisonnable de poursuivre une résection par dissection sous-muqueuse en cas de SRM dans une localisation rectale mais ceci est peut-être plus discutable pour une localisation colique.
Stéphane SCHEER, Poitiers