Le sTREM-1: La prochaine calprotectine ?

Position du problème

Le récepteur de l’immunité innée TREM-1 (triggering receptor expressed on myeloid cells-1) est impliqué dans la production de cytokines pro-inflammatoires par les cellules myeloïdes de la paroi intestinale. Certains travaux suggèrent que, dans la Maladie de Crohn, la concentration de son fragment soluble (sTREM-1) est corrélée à l’activité de la maladie. L’objectif principal de ce travail était d’évaluer le risque de rechute de la maladie en fonction du taux de sTREM-1.

Méthode

Entre juin 2012 et janvier 2017, le dosage de sTREM-1 dans le sérum (technique ELISA) est effectué chez 202 patients suivis pour une maladie de Crohn, à l'hopital Saint-Antoine. Les différents paramètres clinico-biologiques étaient évaluées au moment du prélèvement ainsi qu’au cours du suivi des patients (jusqu'à 48 mois de l’inclusion). Le critère de jugement principal était la survenue d’une poussée de la maladie (hospitalisation, intervention chirurgicale ou changement de traitement).

Résultat

L’âge moyen des patients était de 35,9 ans et 84,2% d’entre eux étaient traités par anti-TNFα (n=170). La médiane d’ancienneté de la maladie était de 11 ans. Le sTREM-1 était significativement augmenté chez les patients en poussée (n=67, médiane : 330,7 pg/mL) comparés à ceux en rémission (n= 135; médiane= 230pg/mL). Chez les patients en rémission, un taux de sTREM-1 supérieure à 230pg/mL était associé à sur-risque de poussée dans les 4 ans. Au seuil de 230pg/mL, la sensibilité du dosage de sTREM-1 pour prédire une poussée dans les 48 mois était de 82,6% pour une spécificité de 57,1%.

Conclusion

Une augmentation de sTREM-1 était associée à un sur-risque de poussée, et pourrait être un biomarqueur prédictif de l’activité de la maladie. La confirmation de ces résultats au sein d’une cohorte de validation est en cours, avec une évaluation dans la RCH. Les mécanismes sous-tendant une telle association restent à explorer.

Rawand TLILI OTHMAN, Strasbourg