L’immunoscore dans le cancer T1 colorectal : immuno-bingo !

Position du problème

L'immunoscore, un nouveau biomarqueur de pathologie digitale reposant sur la densité de certaines populations lymphocytaires au sein des tumeurs, a récemment été établi comme facteur d'impact pronostique majeur dans les cancers sur colon de stade I à III. Cette étude a posé la question de l'apport pronostique de ce nouvel outil chez des patients présentant un cancer colorectal T1 traité endoscopiquement, nécessitant parfois une chirurgie complémentaire en présence de facteurs péjoratifs.

Méthode

Dans cette étude rétrospective ont été inclus tous les patients porteurs de cancer T1 réséqués endoscopiquement dans 8 centres experts français entre 2014 et 2019. Les données classiques ont été recueillies ainsi que l'immunoscore (réparti en 3 catégories : IS élevé, bas ou intermédiaire.). Le critère de jugement principal, composite, était la présence d'un envahissement ganglionnaire sur la pièce de résection chirurgicale et/ou une récidive néoplasique au cours du suivi.

Résultat

La répartition de l'immunoscore en 3 catégories était significativement différente selon la présence ou non d'un envahissement ganglionnaire et/ou d'une récidive (p=0,006), ces risques diminuant avec l'augmentation de l'immunoscore. De même, sur l'ensemble de la cohorte, plus l'IS était élevée, meilleure était la survie sans évènement (p=0,024). Ce marqueur s'est de plus avéré être indépendant des autres facteurs pronostiques dans les analyses multivariées.

Conclusion

Cette étude préliminaire confirme l'applicabilité de l'immunoscore aux cancers colorectaux T1 traités endoscopiquement, pour lesquels il s'avère être une marqueur pronostique indépendant intéressant qui sera certainement très pertinent dans les algorithmes de prise en charge, en permettant notamment de réduire certaines indications chirurgicales.

Adrien PATENOTTE, Lyon