MICI : Arrêt des anti-TNF dans les dermatoses induites sévères

Position du problème

Chez les patients atteints de MICI traités par un anti-TNF, 20% présenteront au moins un effet indésirable cutané au cours de leur évolution. Dans 10 à 34% des cas, on peut être amené à arrêter l'antiTNF malgré son efficacité sur la MICI. L’objectif de cette étude était d'évaluer l'évolution de la dermatose et celle de la MICI après arrêt d’un anti-TNF en raison d’une dermatose induite sévère.

Méthode

Il s'agit d'une étude rétrospective multicentrique incluant tous les patients atteints de MICI ayant arrêté un anti-TNF en raison d’une dermatose induite (après avis spécialisé) dans les 13 centres participants. L'objectif principal était d'évaluer l'évolution de la dermatose induite et celle de la MICI après arrêt d'un anti-TNF en raison d'une dermatose induite sévère. L'impact de l'introduction précoce (<3mois) d'une nouvelle biothérapie était aussi étudié.

Résultat

181 patients (134 femmes, âge médian 29 ans, 160 maladies de Crohn) sont inclus (2005-2020). 54,7 % ont débuté une nouvelle biothérapie dans les trois mois suivant l’arrêt de l’anti-TNF (Ustékinumab 75%, Vedo 10%, antiTNF 13%). L'introduction précoce de biothérapie n'améliorait pas la rémission de la dermatose induite (p=0,11). La rechute de la MICI était plus fréquente dans le groupe ayant reçu une nouvelle biothérapie tardivement (>3 mois), (p=0,0025).

Conclusion

En cas de dermatose induite sévère chez les patients MICI, la poursuite/l'arrêt du traitement par anti-TNF est à discuter entre gastro-entérologues et dermatologues. En cas d'arrêt, l'introduction précoce d'un nouvel agent biologique, (plus souvent l'ustekinumab dans cette étude), est associée à une réduction du risque de rechute de la MICI sans pour autant permettre une cicatrisation plus rapide des lésions cutanées.

Rawand TLILI OTHMAN, Strasbourg