MICI & COVID : Que sait-on de nos patients sous immunosuppresseurs ?

Position du problème

Des informations contradictoires sur les conséquences du SARS COV2 chez les patients atteints de MICI traités par immunosuppresseurs ont entrainé des difficultés de prise en charge. Les objectifs de cette étude étaient d'évaluer les caractéristiques et le pronostic du COVID chez les patients atteints de MICI ainsi que d'étudier les facteurs associés à la survenue d'un COVID sévère.

Méthode

Etude multicentrique, retrospective entre le 01 mars 2020 et le 31 décembre 2020. Les cas étaient confirmés par un test COVID positif ou une symptomatologie évocatrice associée à un scanner thoracique évocateur. Le suivi était ensuite prospectif avec une visite de réévaluation à 3 et 6 mois. Le COVID sévère était défini par une hospitalisation et/ou le recours à une oxygénothérapie et/ou le décès.

Résultat

719 patients de 30 centres hospitaliers ont été inclus. 68 patients ont présenté un COVID sévère. L'infection COVID était associée à l'apparition ou une exacerbation des diarrhée chez 21,6% des patients et à des vomissements chez 5,1% des patients. En analyse multivariée, l'âge>50 ans, l'obésité, les comorbidités étaient associés à la survenue d'un COVID sévère, a l'inverse d'un traitement immunomodulateur (biothérapie et/ou immunosuppresseur) qui semblait être un facteur protecteur.Le methotrexate pourrait favoriser des infections COVID sévères (signal non significatif).

Conclusion

La sévérité du COVID dans cette population n'était pas supérieure aux chiffres connus en population générale. Les facteurs de risques de COVID sévère sont également semblables à ceux de la population générale. Les traitements immunomodulateurs semblent plutôt protecteurs contre le COVID 19.

Benoit QUENIN, Tours