On valide le Pico pour l’entéroIRM de nos patients souffrant de maladie de Crohn ?

Position du problème

Afin de réaliser une entéroIRM, il est demandé aux malades d’ingérer une préparation à base de polyéthylène glycol (PEG) de grand volume (2 à 4 L) souvent mal tolérée, occasionnant ballonnements et douleurs abdominales. Le picosulfate de sodium, utilisable depuis peu dans la maladie de Crohn, nécessitant un plus faible volume ingéré (1L), pourrait permettre une meilleure tolérance mais son efficacité en IRM n’a pas été étudiée.

Méthode

Les auteurs ont comparé rétrospectivement des entéroIRM de 2017 réalisées avec une préparation par PEG a des IRM de 2020 pour lesquelles une préparation par picosulfate de sodium fut utilisée. Les images étaient analysées par 2 radiologues expérimentés, en aveugle de la pathologie et de la préparation reçue par le patient. Une étude prospective complémentaire, utilisant un autoquestionnaire, a permis d’évaluer la tolérance.

Résultat

Au total, 84 IRM ont été analysées (42 par groupes). Il n'y avait pas de différence significative entre la préparation PEG et celle par picosulfate de sodium concernant la distension du jéjunum et de l'iléon, l'échelle de qualité ou le diamètre iléal. En analyse complémentaire prospective, la tolerance était globalement satisfaisante bien que la préparation pouvait également occasionner des symptômes digestifs similaires au PEG. La prise de préparation intestinale par picosulfate de sodium était complète pour 94,7 % des patients et 81,6 % patients étaient prêts à reprendre la même préparation.

Conclusion

Ces résultats suggèrent la possibilité d’utiliser plus largement des préparations de faible volume pour la réalisation d’entéroIRM permettant une meilleure acceptabilité des examens nécessaires de manière répétée au suivi des patients.

Perrine MORTREUX, Lille