Rupture artérielle et pancréatite aigue nécrosante, est-il possible d’éviter la catastrophe ?

Position du problème

La pancréatite aiguë (PA) nécrosante est associée à une morbi-mortalité importante. La prise en charge endoscopique des complications liée à la nécrose est maintenant bien codifié selon l'approche dite « step-up ». Les complications hémorragiques présentes chez 30% des PA sont associées a une mortalité importante. L’objectif de l'étude est de mettre en évidence les facteurs de risque de saignement par rupture artérielle au cours des PA nécrosantes.

Méthode

Il s'agit d'une étude monocentrique, rétrospective, cas témoins. Tous les patients ayant un PA avec un CTSI ≥ 4 de 2017 à 2019 ont été inclus. Les cas étaient définis par les patients présentant un saignement par rupture artérielle au cours du suivi. 3 scanners ont été réalisé pour les cas (initial, au moment de l’hémorragie et précédent l’hémorragie) et sur 2 scanners pour les témoins (initial et au moment du saignement)

Résultat

148 patients ont été inclus dont 19% ont présenté une rupture artérielle. Le délai moyen de saignement était de 66±50 jours. Un syndrome de fissuration (douleur abdominale et déglobulisation inexpliquée) précédait le saignement dans 29% des cas. La présence d'une lésion artérielle sur le scanner précédent le saignement était observée chez 52% des cas et un drain était au contact de l’artère dans 35% des cas. Les facteurs de risque de saignement identifiés étaient l'anticoagulation curative dans 46% et la présence d'un drain avec contact artériel dans 32% des cas.

Conclusion

La rupture artérielle au cours des PA nécrosantes est une complication fréquente dans cette série et grave. Le dépistage des lésions artérielles par angio TDM semble être un élément determinant permettant d'organiser la prise en charge de la nécrose en fonction du risque hémorragique afin de prévenir l'apparition de ces complications.

Arthur FALQUE, Marseille