TIPMP des canaux secondaires : une surveillance excessive ?? Les réponses de TEAM-P

Position du problème

Les TIPMP des canaux secondaires (TIPMP-CS) sont des lésions précancéreuses de prévalence élevée (7-15%). Des critères morphologiques permettant de stratifier le risque de dégénérescence ont été décrits, mais les modalités de surveillance sont largement débattues. L'objectif était d'effectuer un suivi prospectif standardisé au long cours des patients avec TIPMP-CS pour évaluer le risque de dégénérescence à moyen terme, et les critères cliniques et morphologiques prédictifs de dégénérescence.

Méthode

Étude observationnelle, prospective, longitudinale, multicentrique, incluant des patients avec TIPMP-CS sans signe de dégénérescence et sans nodule >5mm. Un schéma de surveillance associant l’usage d’IRM, TDM et écho-endoscopie était proposé à discrétion de l’investigateur, selon la taille de la lésion principale. Les données cliniques et morphologiques étaient recueillies tous les ans pendant 5 ans.

Résultat

1817 patients inclus (30% H, âge 65,2 ans, 25% fumeurs, 11.7% diabète, IMC 24.77, lésion principale 11mm). Mode de découverte : fortuit (78.4%), pancréatite aiguë (13.3%), ictère (0.3%) ou stéatorrhée (0.3%). Suivi moyen depuis le diagnostic de 4.29 ans, au cours duquel ont été réalisés 2150 IRM, 1874 TDM, 2539 EUS. La pente évolutive moyenne de la taille des lésions était non significative, indépendamment de la taille initiale. Le taux d’incidence de lésions invasives ou de haut grade était de 1.6/1000 personne-années, soit respectivement de 0.6% et 0.9% durant le suivi avant et après 5 ans.

Conclusion

Cette étude révèle un faible taux de dégénérescence <1% des TIPMP-CS (sans signe de dégénérescence). Les signes radiologiques associés n’étaient pas liés à la taille des lésions mais à l’apparition de nodule (ou masse) ou d’une atteinte du CPP. Le rythme de surveillance pourrait être excessif, notamment dans le cas des petites lésions. Des études médico-économiques sont nécessaires pour définir le coût de la surveillance préconisée par les experts européens.

Marine PERRIER, Reims