Adénocarcinome du pancréas : la GEMCITABINE oui, mais pour qui ?

Position du problème

La Gemcitabine (GEM) est indiquée chez les patients atteints d’adénocarcinome pancréatique (AP) non résécable qui ne sont pas éligibles au FOLFIRINOX. La survie et le taux de réponse sont variables d’un patient à l’autre, justifiant la recherche de facteurs prédictifs de réponse à ce traitement. La signature GemCore, combinant données cliniques du patient et transcriptomiques tumorales, vise à prédire la sensibilité à la Gemcitabine.

Méthode

Essai multicentrique rétrospectif incluant des patients avec un AP non résécable, traités par Gemcitabine en monothérapie en 1ère ligne, stratifiés selon leur profil de réponse prédit par la signature GemCORE, avec analyse transcriptomique réalisée sur biopsies de primitif et/ou de métastases hépatiques. Les critères d’évaluation sont les médianes de survie globale (mSG) et sans progression (mSSP).

Résultat

91 patients dont 65 pancréas et 36 métastases hépatiques ont été analysés. Les GemCore+ (prédits comme sensibles à la Gemcitabine par la signature) et GemCore- avaient les mêmes caractéristiques baseline. Les GemCore+ sur biopsie pancréatique avaient une mSG de 13,9 mois et une mSSP de 4,5 mois contre respectivement 3,1 mois et 1,15 mois pour les GemCore- (p<0,0001 pour les deux). Les résultats étaient similaires sur les métastases hépatiques. Les taux de contrôle et de réponse objective étaient également meilleurs dans le groupe GemCore+.

Conclusion

Les résultats suggèrent que la signature ARN GemCore permet de prédire le bénéfice clinique du traitement par Gem en monothérapie chez les patients avec un AP avancé. C’est la 1ère signature transcriptomique à montrer son efficacité en situation non résécable. Une validation prospective est nécessaire et fait l’objet des essais PAC-Sign et GEM-Sign. Le principal challenge sera ensuite le délai de rendu des résultats transcriptomiques pour des patients se dégradant parfois très vite.

Johanna Pokossy Epee