Alimentation et MICI : intéressons nous à ce que mange nos patients.

Position du problème

Les patients atteints de MICI s'interrogent souvent sur l'impact de l'alimentation sur leur maladie et modifient souvent leur régime alimentaire. Cependant, les régimes d'exclusion et le jeûne sont sources de complications (carences, dénutrition) et isolement social contribuant à altérer leur qualité de vie. Quelle est la prévalence de ces régimes chez nos patients MICI ? Quels profils de patients sont à risque de les réaliser ?

Méthode

Il s'agit d'une étude observationnelle transversale concernant 434 patients chez lesquels les habitudes alimentaires étaient recueillies au cours d'un entretien médical et de questionnaires détaillés, afin de disposer des caractéristiques de la MICI et des antécédents médicaux et chirurgicaux et des traitements.

Résultat

70% des patients rapportent une exclusion totale et/ou partielle d'au moins un type d'aliment (essentiellement les fibres, les légumes crus et les produits laitiers) tandis que 31% des patients réalisent des jeûnes totaux ou intermittents, aussi bien en période de poussées mais aussi de rémission. Les facteurs associés à l'exclusion totale d'un aliment étaient une maladie active et/ ou des patients sous anti-Jak ou sous traitement expérimental, correspondant à des maladies sévères et réfractaires. Les facteurs associés au jeûne étaient une maladie active et/ou sténosante.

Conclusion

De nombreux patients atteints de MICI modifient leur pratique alimentaire dans la perspective d'influencer l'évolution de leur maladie. Ces pratiques sont fréquentes et particulièrement dans les maladies actives, sévères et réfractaires. Il est donc essentiel d'aborder avec nos patients la diététique pour identifier leur vécu, leur appréhensions et leurs croyances sur le sujet et les conseiller pour conserver une alimentation équilibrée et diversifiée.

Noémie Marchal, Montpellier