La maladie de Crohn colique : une évolution naturelle de la maladie moins bonne que la forme iléale à prendre en compte

Position du problème

La maladie de Crohn (MC) est classée en fonction du phénotype et de sa localisation. Les processus physiopathologiques de la MC iléale, colique et de la rectocolite hémorragique (RCH) sont différents. La localisation de la maladie influence-t-elle son histoire naturelle chez les patients diagnostiqués MICI dans l'enfance ?

Méthode

Les patients avec un diagnostic de MC ou RCH avant l'âge de 17 ans, entre 1988 et 2011, et suivis jusqu'en 2013 (médiane de suivi de 10 ans) étaient inclus. La localisation de la maladie était définie au diagnostic. 215 patients avaient une MC iléale (L1), 234 patients avaient une MC colique (L2), et 337 patients avaient une RCH. La médiane d'âge au diagnostic est de 15 ans.

Résultat

L'extension L3 était plus fréquente si le patient était L2 que L1. Dans la MC L2 comparée à L1, une diarrhée, du sang dans les selles, des fistules anales (18% vs 10%) et des manifestations extra-digestives (51% vs 43% dans la MC iléale et 24%) étaient observées plus fréquemment. Dans la MC iléale on observait plus fréquemment des fistules luminales (9% vs 5%) et un surrisque de chirurgie. Il existait une exposition accrue aux anti-TNF et aux immunosuppresseurs et un risque plus important d’échec primaire aux anti-TNF et d’hospitalisation pour les MC coliques.

Conclusion

L'évolution naturelle de la MC colique semble plus péjorative et à risques de complications (LAP) en comparaison avec la MC iléale et justifierait des approches thérapeutiques différentiées à l'avenir.

Gwladys Lubuela