Le suivi dans la PAF reste hasardeux – 30 ans minimum de suivi après chirurgie prophylactique pour PAF : quel devenir ?

Position du problème

La surveillance précoce et la résection colique modifient drastiquement l'histoire de la maladie de la PAF. Cependant, l'impact à long terme des interventions prophylactiques et de la surveillance post opératoire reste peu connu.

Méthode

L'étude est observationnelle, rétrospective, sur une cohorte de 102 patients opérés par anastomose iléoanale de 1983 à 1999. L'objectif était de déterminer l'efficacité du suivi et le pronostic des patients à 30 ans (fin de l'étude en 2029).

Résultat

Les patients ont été opérés à une moyenne de 29,7 ans (23 avaient initialement un CCR) avec un suivi moyen était de 20,7 ans. 10,8% soit 11 sont décédés, dont 4 de causes liées à la PAF (2 cancers du duodénums, 2 CCR initialement opérés). 62% des patients estimés vivants étaient perdus de vue à 30 ans (56/91, délai moyen avant perte de vue de 13,5 ans). On a observé dans ce groupe 12 DPC pour lésions duodénales, 7 ampullectomies, 22 tumeurs dermoïdes ayant été traitées dont 10 par chirurgie, 5 ont développés des lésions du réservoir et 5 étaient en stomie définitive.

Conclusion

Le suivi des patients opérés dans la PAF reste complexe avec 20,7 ans en moyenne loin des 30 ans escomptés, mais avec de nombreux perdus de vue (perdus de vue en moyenne dans un délai de 13,5 ans). Cette incertitude est à prendre en compte dans le choix de la chirurgie colique. Les réseaux financés par l'INCa permettant d'optimiser le suivi est susceptible de faire diminuer le nombre de perdus de vue mais la lassitude des patients sera probablement à intégrer également dans nos pratiques.

Yesso Agoua, Reims