L’obstruction des prothèses biliaires, le casse tête de l’interventionnel

Position du problème

L'obstruction d'une première prothèse biliaire (PB) posée dans le cadre d'un cancer du pancréas est un vrai problème pour l'oncologue mais aussi pour l'endoscopiste. En effet l'obstruction de la prothèse biliaire va retarder la chimiothérapie et la question sur la prise en charge endoscopique de cette obstruction n'est pas tout à fait résolue. Le but de cette étude était donc d'évaluer le choix d'une deuxième PB après obstruction de la première PB métallique.

Méthode

C'est un essai rétrospectif monocentrique incluant les patients avec obstruction d'une première PB métallique traité par la mise en place d'une deuxième PB. Les patients étaient traités pour un adénocarcinome pancréatique et inclus entre 2017 et 2020. Le critère de jugement était la durée de perméabilité de cette deuxième PB. L'évaluation sur la survie globale et les facteurs de risque d'obstruction de cette deuxième PB était également étudiés.

Résultat

117 patients ont été évalués dans cette étude dont 2/3 étaient localement avancé ou métastatique. La première PB était non couverte dans 56% des cas avec une perméabilité médiane de 146 jours. 48% des patients ont présenté une obstruction de la deuxième PB en lien avec un bourgeonnement tumoral dans 50% avec une durée médiane de perméabilité de 171 jours. L'absence de prothèse duodénale, une deuxième PB métallique couverte ainsi que la séquence d'une première PB non couverte et une deuxième PB couverte étaient significativement associé à une durée de perméabilité plus élevée.

Conclusion

On confirme grâce à se travail que l'obstruction d'une première PB n'est pas rare avec une récidive dans la moitié des cas. On contaste également que certains facteurs protecteur d'obstruction se dégagent avec notamment l'absence de prothèse duodénale, une deuxième prothèse métallique couverte et une séquence de pose de PB métallique non couverte puis couverte. Des progrès sont à poursuivre afin de diminuer le risque de comorbidité en lien avec le risque septique et le retard de traitement.

Yann Debuc, BREST