Maladie cœliaque : Gare aux cancers qu’on n’attendait pas !

Position du problème

Dans la maladie cœliaque, si le risque de lymphome intestinal (OR 6) et d'adénocarcinome du grêle (OR 3-10) est bien établi, qu'en est il de la survenue des autres cancers digestifs et des facteurs qui les favorisent?

Méthode

Cette grande étude nationale rétrospective observationnelle réalisée entre 2011 et 2019 a inclus 27244 patients cœliaques et autant de contrôle, et a analysé les pathologies digestives associées à la maladie cœliaque (cancers, maladies auto-immunes et inflammatoires). En utilisant les données établies de la littérature, le risque augmenté de lymphome et diminué de cancer du sein servait de contrôle de conformité.

Résultat

Le risque de plusieurs cancers est augmenté, notamment, l'œsophage (OR 1,7), l'estomac (OR 1.5), le colon (OR 1.7) et le pancréas (OR 2.4), mais pas celui du rectum ni du carcinome hépatocellulaire. C'est également le cas du diabète de type 1 (OR 3), de la thyroïdite auto-immune (OR 5), de la maladie de Biermer (OR 11), mais aussi des MICI (OR 3). Le message important est que l'association d'une maladie coeliaque à un Biermer, une pancréatite chronique non alcoolique ou une colite microscopique expose à un surrisque de cancer gastrique (OR 9), pancréatique (OR 5.9), et colique (1.8) !

Conclusion

Attention ! La maladie cœliaque est un facteur de risque de nombreux cancers digestifs, notamment en cas de maladie de Biermer et de colite microscopique. Désormais, n'oublions pas de prélever l'estomac et le colon de nos patients pour dépister ces pathologies auto-immunes associées qui majorent le risque de carcinogénèse digestive.

Gwladys LUBUELA