PRODIGE-59 DURIGAST : un inhibiteur de point de contrôle c’est bien, mais deux, c’est mieux ?

Position du problème

L'efficacité des inhibiteurs de point de contrôle immunitaire (ICI) en association à des sels de platine a pu être démontrée, notamment via des études comme la CHECKMATE 649, dans le traitement de l'adénocarcinome gastrique et de la jonction oeso-gastrique (AG/JOG) avancés en 1ère ligne. L'association n'a jamais été étudiée en 2nde ligne, et les seules données d'efficacité sur l'utilisation des ICI seules et de la chimiothérapie seule montrent peu de bénéfices.

Méthode

Il s'agit d'une étude de phase II, randomisée, multicentrique, évaluant l'efficacité et la tolérance de l'association FOLFIRI+durvalumab (anti PD-L1)(FD) vs FOLFIRI+durvalumab+tremelimumab (anti CTLA-4)(FDT) en 2nde ligne des AG/JOG avancés. Etaient inclus les patients en échec d'un traitement avec sels de platine (L1), naïfs d'immunothérapie, avec un score OMS ⩽ 1. Le critère principal était la SSP à 4 mois (objectif de 70%), les secondaires sont la tolérance, la SG et la qualité de vie.

Résultat

96 patients ont été inclus entre août 2020 et juin 2021. La population était répartie équitablement, composée majoritairement d'hommes (69,6%), avec un âge médian de 60 ans, et 2/3 de patients OMS 1. La SSP à 4 mois était de 44,7% dans le bras DT, et 55,6% dans le bras FDT, sans différence significative (mais étude non comparative). Le profil de tolérance était correct et comparable entre les 2 groupes, avec des EI de grade ⩾ 3 chez 47,8% des patients. On ne retrouve pas de différence significative en terme de survie globale et de qualité de vie entre les groupes.

Conclusion

La tolérance de cette association chimiothérapie et ICI reste acceptable, même après l'ajout du trémélimumab. Bien que le critère de jugement principal ne soit pas atteint, les données de survie sont encourageantes, notamment si le CPS/TPS ⩾ 1, et motivent la réalisation d'autres études chez les patients traités par sels de platine et anti-PDL1 (L1 de référence), afin de déterminer si l'association FDT, avec un bon profil de tolérance, pourrait faire mieux que les traitements standards de L2.

Steven Cuissy, Rouen