Syndrome LPAC et CPRE : intérêt de l’AUDC ?

Position du problème

Les connaissances sur le syndrome LPAC ne cessent de s’accroitre sur les dernières décennies. Dans l’évolution dans la maladie, on sait que l’acide ursodésoxycholique (AUDC) prévient la formation lithogène dans la plupart des cas, et que certains patients nécessiteront une sphinctérotomie endoscopique. Reste à définir précisément la place de la CPRE chez ces patients, et l'impact de l’AUDC sur son recours.

Méthode

Une équipe parisienne a établit une cohorte observationnelle, rétrospective, monocentrique, entre 1999 et 2021, permettant d'inclure 269 patients diagnostiqués du syndrome LPAC. Tous ces patients ont été à un moment sous AUDC. L’étude portait sur la caractérisation des patients ayant nécessité une CPRE (fréquence, incidence cumulée, et identification d'éventuels facteurs de risque indépendants de CPRE).

Résultat

L'intervalle médian entre les premiers symptômes biliaires et la première CPRE était de 7 ans. 31% des patients (84/269) ont nécessité une CPRE. Parmi eux, 78% des examens étaient réalisés avant traitement par AUDC, et seuls 18% nécessiteront une nouvelle CPRE après traitement. Sur l'effectif global, 8,5% de patient auront une CPRE sous AUDC. 15% des patients sous AUDC depuis plus d'un an présenteront une complication lithiasique.

Conclusion

La grande majorité des CPRE a été réalisée alors que des symptômes évocateurs du syndrome LPAC évoluaient depuis 7 ans. La mise sous AUDC permet de réduire drastiquement le recours à la CPRE. Un diagnostic et la mise en route d'un traitement précoces permettront probablement une diminution du recours à la CPRE.

Antoine ALBUCHER, Toulouse