Anti-TNF, Ustekinumab ou Tofacinib ? Quel choix après échec du Vedolizumab en 1ere ligne chez des patients atteints de RCH modérée à sévère.

Position du problème

Le vedolizumab (VDZ) est avec les anti-TNF l'une des options possibles en 1ere ligne de biothérapie dans la rectocolite hémorragique (RCH) modérée à sévère. En cas d’échec ou d’intolérance au VDZ, il n’existe aucune donnée quant au choix thérapeutique à faire en deuxième ligne en termes d’efficacité et de tolérance. L’objectif de cette étude était de comparer l’efficacité de l'Infliximab (IFX), des autres anti-TNF SC, de l’ustekinumab (UST) et du tofacitinib en traitement de 2e ligne de la RCH après échec du VDZ.

Méthode

Il s'agit d'une étude multicentrique rétrospective. Les patients inclus étaient atteints de RCH traités par VDZ en première ligne et ayant reçu en 2e ligne un traitement par IFX, anti-TNF SC, UST ou tofacitinib. Le critère de jugement principal était la rémission clinique sans corticoïdes à S14 définie par un score Mayo partiel ≤ 2 sans sous-score > 1 avec persistance du traitement. Les critères de jugement secondaires étaient la rémission et la réponse clinique à 1 an, la persistance du traitement et la survenue d'effets secondaires.

Résultat

203 patients ont été inclus, d'âge médian de 47 ans et avec une atteinte E2 et E3 dans 49,4% et 44,4%. 123 étaient traités par anti-TNF, 64 par UST et 16 par tofacitinib. A S14, 32,6% des patients sous IFX, 25,9% sous anti-TNF SC, 31,7% sous UST et 43,8% sous tofacitinib étaient en rémission clinique sans corticoïdes (p=0,49). Après régression logistique, pas de différence entre les traitements expliquant la rémission clinique, seules une Hb élevée et une CRP basse à l'induction étaient associées à une rémission clinique. Parmi les causes d'arrêt de traitement, 37% ont eu un échec primaire du traitement, 50% un échec secondaire et 16% un évènement indésirable.

Conclusion

Cette étude a montré qu'après un échec du VDZ en traitement de première ligne de la RCH, l’efficacité en induction, la persistance et la tolérance des différents traitements de deuxième ligne étaient similaires quels que soit les traitements. Il s'agit de la plus grande étude en vie réelle sur l'efficacité des traitements de 2eme ligne après échec du VDZ. En revanche, le caractère rétrospectif avec les biais inhérents les données endoscopiques limitées et un effectif variable selon les traitements sont des limites.

Malik LAICH