Calprotéctine fécale et échographie abdominale dans le suspicion de MICI : combiner pour mieux régner
Position du problème
Les symptômes des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) et syndrome de l'intestin irritable se superposent souvent. Dans un cas, une coloscopie est nécessaire pour le diagnostic, dans l'autre, elle est normale et responsable d'un stress pour les patients. Cette étude vise à évaluer l'efficacité diagnostique de la calprotectine fécale (CF) et de l'échographie intestinale, seules ou combinées, pour réduire le nombre d'endoscopies inutiles chez les patients suspects de MICI.
Méthode
Il s'agit d'une étude rétrospective, monocentrique, observationnelle ayant inclus tous les patients ayant eu une iléo-coloscopie pour suspicion de MICI entre janvier 2021 et juin 2023, ainsi qu'une échographie intestinale et/ou CF dans les 3 mois. L'échographie était considérée comme normal en cas d'épaisseur de la paroi intestinal ≤ 3 mm et d'absence de signe Doppler.
Résultat
Le diagnostic de MICI a été retenu chez 34% des patients parmi les 119 inclus. 62 % avaient bénéficié d’une échographie intestinale, 82 % d’une CF et 56% des deux. En utilisant un seuil de CF de 117 ug/g considéré comme optimal, seuls 3 % des patients étaient classés à tort comme non atteints de MICI (Se 97%n VPN 98%). L'échographie était peu performante pour exclure seule le diagnostic de MICI mais avait une bonne VPP (100%), et permettait d'identifier les patients ayant une coloscopie anormale. Avec la combinaison des 2 examens, seuls 4 % des patients classés à tort comme non MICI (Se 44%, Sp 100%, VPP 100% et VPN de 69 %).
Conclusion
La CF est particulièrement utile pour exclure le diagnostic de MICI. L'échographie, quant à elle, présente une valeur prédictive positive parfaite pour son diagnostic. Ensemble, CF et échographie intestinale s'avèrent efficaces pour identifier les patients suspects de MICI nécessitant une coloscopie, permettant ainsi d'éviter des examens inutiles chez les autres patients.
Giulia PASI