Devons nous déterrer la transplantation hépatique pour le cholangiocarcinome intra hépatique ? Radio-embolisation associée à une chimiothérapie néoadjuvante : une stratégie prometteuse.

Position du problème

Le cholangiocarcinome intra-hépatique (iCCA)a un pronostic sombre et reste une contre indication à la transplantation hépatique (TH). En 2022, une étude exploratoire rapportait une survie à 5 ans de 57 % chez 18 patients transplantés pour iCCA non résécable localement avancé après traitement par chimiothérapie +/- radio-embolisation (RE), avec une meilleure survie pour le traitement combiné. La RE couplée à la CT néoadjuvante permettrait-elle un meilleur résultat dans une perspective de TH ?

Méthode

Cette étude rétrospective unicentrique incluant les patients transplantés pour iCCA localement avancé non résécable avec un traitement néoadjuvant comprenant CT et RE. Le critère de jugement principal est la survie globale à cinq ans et le critère secondaire est la survie à cinq ans sans récidive.

Résultat

Cinq patients sont inclus, d'âge médian de 56 ans. Le délai entre le diagnostic d'iCCA et la transplantation hépatique est de 516 jours. La survie globale à cinq ans était de 100% et la survie sans récidive à 5 ans était de 58 %. La récidive était oligométastatique surtout localisée au niveau pulmonaire; survenait à environ un an et demi, et était accessible à un traitement chirurgical chez les deux patients concernés. Les complications de la transplantation sont surtout biliaires, liées à la qualité des greffons, accordés hors tour concernaient 80% des patients.

Conclusion

Cette étude inclut, certes, un faible nombre de patients mais elle suggère un bénéfice potentiel à un traitement néoadjuvant combiné par chimiothérapie et radio-embolisation avant transplantation hépatique pour l'iCCA localement avancé et non résécable. Une stratégie prometteuse contre cette pathologie devant laquelle nous sommes souvent désarmés ?

Zakia FILALI ANSARY, Toulouse