Gastro-entéro-anastomose sous écho-endoscopie en situation bénigne

Position du problème

L'occlusion digestive haute par obstruction bénigne de la sortie de l'estomac (OBSE) est une situation courante. Contrairement aux situations malignes, le pronostic n'est pas mauvais et pourtant certains patients ne peuvent avoir accès à un traitement chirurgical du fait du risque chirurgical élevé. L'ESGE suggère la pose et le retrait d'une prothèse d'apposition dans les OBSE par écho-endoscopie chez ces patients. Quelles sont les particularités de la gastro-entéro-anastomose par écho-endoscopie (EUS-GE) en situation bénigne ?

Méthode

Il s'agit d'une étude multicentrique rétrospective binationale avec inclusion de patients de Janvier 2015 à Janvier 2024. L'objectif principal était l'absence de recours à une gastro-entéro-anastomose chirurgicale (S-GE). Les objectifs secondaires sont d'évaluer la réussite clinique, l'efficacité clinique, le retrait ou la durée de mise en place de la prothèse, la morbi-mortalité à court et long terme. 29 patients ont été inclus d'âge moyen de 53 ans avec une durée moyenne de suivi de 366 jours. 17% étaient initialement contre-indiqués à une S-GE.

Résultat

Les étiologies de l'OBSE étaient la pancréatite chronique (15), une gastro-parésie (7), l'ulcère et une sténose fonctionnelle post-sleeve. Parmi les 24 patients éligibles à une S-GE seul 17% y ont recouru. Le succès technique était de 100%. Il y avait 100% de levée d'occlusion immédiate, avec 83% de reprise alimentaire immédiate et 17% retardée. Il y a eu 2 complications immédiates par mauvais déploiement du stent et hémorragie et 5 tardives avec perforation, ulcère d'impaction, migration et obstruction du stent. La durée moyenne de survie du stent était 142 jours. 7 stents ont été retirés avec récidive de l'occlusion de 43%. Il y a 5 décès sans lien avec la prothèse.

Conclusion

Il s'agit de la première série européenne de grande ampleur sur les EUS-GE en situation bénigne, avec un succès technique immédiat important Cette technique a permis d'éviter la S-GE chez 83% des malades. Les complications ulcéreuses posent la question des inhibiteurs de pompe à protons de manière systématique. Cependant lors du retrait du stent, la récidive de l'occlusion pose le problème de la pérennité du maintien d'une prothèse en situation bénigne. La place de cette stratégie reste encore à définir.

Zakia FILALI ANSARY, Toulouse