Hépatite alcoolique aigue en France, une meilleure prise en charge, info ou intox ?

Position du problème

L'hépatite alcoolique aigue (HAA) est grevée d'un pronostic sombre en cas d'atteinte sévère. Il n'y pas de données récentes sur les modalités de prise en charge en France. Le but de cette étude était d'évaluer les pratiques de prise en charge dans les centres hospitaliers universitaires (CHU)et dans les centres hospitaliers généraux (CHG).

Méthode

Il s'agit d'une étude multicentrique française, menée d'octobre 2022 à octobre 2023. Des questionnaires Google était remplis pour chaque patient pour qui le diagnostic d'HAA était posé, que ce soit dans un CHU ou un CHG. Le questionnaire comprenait les caractéristiques clinico-biologiques du patient ainsi que les modalités de prise en charge de l'HAA.

Résultat

324 patients présentaient une HAA (77.5% sévère et 22.5% non sévère). Le nombre d'HAA sévère était plus important dans les CHU (86%). La PBH était réalisée chez 72 % des patients ayant une suspicion d’HAA sévère. Elle était principalement réalisée en CHU (81% versus 57% en CHG), probablement en raison de l'accès à la BTJ. Parmi les patients biopsiés 18% n'avaient pas d'HAA. Au diagnostic, 46% des patients étaient infectés (infections pulmonaires 27%) et le traitement étaient différé de 6 jours (+/-4). 76% des HAA sévères étaient traitées par corticoïdes, 20 % associés à la NAC. Les patients issus d’un CHU étaient plus souvent référés à un centre de transplantation hépatique (35%).

Conclusion

Le diagnostic histologique est réalisé chez 3/4 des patients avec HAA sévère ce qui reste encore insuffisant. La prise en charge thérapeutique de l'HAA sévère est inégale selon les centres, mais les corticoïdes restent le traitement de référence. Elle représente une des principales sollicitations des centres de transplantation hépatique en France.

Alexia GONZALEZ, Marseille