La plicature gastrique endoscopique après reprise pondérale post sleeve gastrectomy : des résultats encourageants !

Position du problème

La reprise de poids après chirurgie bariatrique par sleeve gastrectomy (SG) est une problématique fréquente et généralement liée à une dilatation de la poche gastrique. Cette situation conduit bien souvent à une reprise chirurgicale re-sleeve ou bypass), non dénuée de risque. Avec l'émergence récent de l'endoscopie bariatrique, la plicature gastrique endoscopique (PGE) a été proposée pour traiter cette problématique. Cette étude avait donc pour objectif d'évaluer l'efficacité de la plicature gastrique endoscopique après SG, en se focalisant sur la perte de poids à 1 an.

Méthode

Il s'agit d'une étude rétrospective de données recueillies prospectivement entre juillet 2019 et mai 2020. Les patients inclus avaient été traités par PGE en raison d'une reprise de poids au décours d'une SG. A noter également que certains patients avaient été traités par analogues du GLP-1 en parallèle. L'étude retient pour critères de jugement la perte de poids corporel total (PCT) et la perte de masse grasse à 2 ans.

Résultat

Au total, 48 patients ont été inclus dans l'analyse. Ils rapportaient en moyenne une reprise de poids évaluée à 20,11 kg après la SG initiale. La plicature gastrique permettait une perte de PCT de 17,42 kg à 1 an et de 18,58 kg à 2 ans. Comparativement aux données basales, l'analyse finale révèle également une amélioration significative sur le plan de la masse grasse corporelle, de la stéatose et de la fibrose hépatique évaluée en fibroscan. En revanche, et de façon étonnante, les auteurs retrouvent parmi leurs résultats secondaires une amélioration des scores de reflux gastro-œsophagien (RGO) et des données de pHmétrie après la plicature gastrique.

Conclusion

Cette étude montre la faisabilité d'une PG endoscopique en contexte de reprise pondérale post SG. Elle met en avant une efficacité satisfaisante de la technique, avec une perte de poids de 18 kg à 2 ans. En revanche le design rétrospectif, l'absence de groupe contrôle et l'existence de co-interventions médicamenteuses telles que la prise d'analogues du GLP1 constituent les limites de ce travail. La question soulevée de l'amélioration du RGO mérite également d'être éclaircie. Ces résultats encouragent néanmoins à la réalisation d'études prospectives rigoureuses et de plus grande envergure.

Philippe ONANA, Nice