MICI et endométriose, nous pouvons (un peu) rassurer nos patientes !
Position du problème
L'endométriose ainsi que les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI) sont deux maladies affectant la femme jeune, présentant un tableau clinique commun et partageant des mécanismes physiopathologiques (dysfonction immunitaire). Les femmes atteintes d'endométriose ont plus de risque de développer une MICI. Par contre, qu'en est-il de l'influence de l'endométriose sur la MICI ? Peu d'études existent à ce sujet.
Méthode
Cette étude de cohorte « exposées/non-exposées », rétrospective multicentrique GETAID vise à répondre à cette question. Entre juin 2022 et mars 2023, tous les cas de patientes avec endométriose et MICI ont été inclus, puis appariées à une ou deux patientes témoins avec une MICI sans endométriose. Le critère de jugement était un critère composite de sévérité : sténose, fistule, abcès et recours à la chirurgie pour les maladies de Crohn, colectomie pour la rectocolite hémorragique.
Résultat
207 cas de MICI avec endométriose ont été appariées à 409 patientes atteintes de MICI seule. Il n'existait pas de différence entre la localisation, le phénotype et l'atteinte anopérinéale de la maladie de Crohn ; l'atteinte rectale était plus importante dans le groupe endométriose pour la rectocolite hémorragique. L'ensemble des patientes atteintes d'endométriose avaient moins souvent recours aux immunosuppresseurs et notamment aux biothérapies ; dans le sous-groupe des maladie de Crohn, les patientes avec endométriose présentaient une évolution moins sévère.
Conclusion
Il existe un risque plus important de développer une MICI chez une patiente avec une endométriose mais cela ne semble pas aggraver l'évolution de la MICI ; ce sous-groupe de patientes a moins recours aux traitements immunosuppresseurs. En cas de MICI bien contrôlée sous traitement mais restant symptomatique, une endométriose peut être évoquée et recherchée !
Clara ALTMAN, Paris