Premiers résultats de la cohorte ANGH « CAPABLES » des pancréatites aiguës biliaires : déjà quelques informations intéressantes…

Position du problème

La prise en charge des pancréatites aiguës (PA) est bien codifiée et notamment la place de la cholécystectomie qui doit être réalisée, selon les recommandations en vigueur, au cours de l’hospitalisation initiale en cas de PA biliaire (PAB) légère et modérément sévère (PAB LMS). En revanche, les modalités de réalimentation précoce orale ou entérale exclusive jusqu’à la cholécystectomie ne font pas l’objet de consensus et restent débattues.

Méthode

Cette étude observationnelle prospective, multicentrique française menée entre octobre 2022 et décembre 2023 a évalué, chez des malades ayant une PAB, les évènements biliaires survenant avant cholécystectomie en fonction du type d’alimentation (orale, entérale ou parentérale). Les auteurs ont présenté les caractéristiques de la cohorte et les premiers résultats au cours de l'hospitalisation.

Résultat

1 173 malades avec PAB ont été inclus par 60 centres (40 CHG et 20 CHU). Au diagnostic de PA, 16% et 14% des patient avaient une angiocholite ou une cholécystite aiguë. 73% des PAB étaient légères à modérément sévères (LMS) et 27% sévères. En cas de PAB LMS, une cholécystectomie était réalisée au cours de la même hospitalisation dans seulement 33% des cas, 45% des cholécystectomies étant différées pour raison d’organisation hospitalière. Au cours de l’hospitalisation initiale (durée moyenne de 11,4 +/- 12,9 jours), la survenue d’évènements biliaires ne dépendait pas du type de réalimentation (orale 4,9% vs entérale 6,4% ; OR 0,77 95%IC : 0,37-1,72), ni de la sévérité de la pancréatite.

Conclusion

Ces premiers résultats concernant l’hospitalisation initiale montrent qu’en cas de PAB LMS le taux de cholécystectomie n’était que de 33%, la cholécystectomie étant différée dans près de la moitié des cas pour raison d’organisation. Le taux d’évènements biliaires n’était pas significativement différents chez les malades ayant repris une alimentation entérale versus une réalimentation orale. Les résultats définitifs à 3 et 6 mois sont attendus avant de conclure définitivement sur l’intérêt éventuel de la nutrition entérale jusqu’à la cholécystectomie. Rendez-vous à l’année prochaine !

Gilles MACAIGNE, Montfermeil